Recréer l’océan dans les terres pour surfer

Causes et conséquences de l’artificialisation d’une pratique sportive

Enregistrement vidéo de la conférence du 16 mars 2024 avec Rémy PETIT, Généticien et Écologue, Chercheur à l’INRAE.

Les adhérents et amis de l’association Cultures & Société, ainsi qu’un nombre assez importants de personnes qui ont découvert notre association très récemment, ont écouté avec beaucoup d’intérêt cette conférence présentée par Rémy PETIT. Nous avons le plaisir de vous offrir cet enregistrement vidéo ainsi que le diaporama à télécharger au format PDF

Qui est Rémy PETIT ?

(Introduction par Mustapha Aliouat, président de Cultures & Société)

C’est avec plaisir que nous accueillons pour la 2ème fois notre conférencier Rémy Petit.
Bienvenue à toi !

Il y a deux ans, tu nous avais parlé de la biodiversité dans nos jardins sur le thème « Nos jardins, entre Nature et Cultures ».

Rémy, tu es généticien et écologue, à l’UMR Biogeco (Biodiversité, gènes et communautés) de l’INRAE à Cestas-Pierroton. Tu as dirigé cette unité de recherche de 120 agents dont 70 scientifiques et ingénieurs, pendant 8 ans (2011-2018).

Tu es entré dans la recherche après avoir obtenu en 1992 ton doctorat de l’université de Paris-Sud, Orsay. Le sujet de recherche était « Polymorphisme de l’ADN chloroplastique dans un complexe d’espèces : les chênes blancs européens ».

En 1999, tu as soutenu ton HDR à l’Université Paris-Sud Orsay, sur le sujet « Diversité génétique et histoire des populations d’arbres forestiers ».

Parmi les nombreuses missions que tu as effectué à l’étranger, on peut citer celle que tu as fait, en tant qu’expert pour la FAO au Maroc, sur « La génétique de l’Arganier » avec un collègue de l’INRA de Dijon, Rémi Chaussod.

Au niveau des distinctions que tu as obtenues, on peut citer ta Médaille de Vermeil de l’Académie d’Agriculture de France (1998). Puis, en 20214, tu as été listé parmi les chercheurs les plus cités dans le monde par Thomson Reuters (Société d’Édition Professionnelle, financière et juridique).

Mais tu m’excuseras cher Rémy de m’arrêter là, car le temps nous manque pour énumérer plus en détail ton éloquent profil !

Nous accueillons aujourd’hui le scientifique, plus précisément le généticien et écologue que tu es pour nous parler du développement mondial de l’artificialisation des pratiques sportives, en prenant comme exemple le cas du surf.

Il ne s’agit donc pas d’une tribune contre un projet particulier, mais bien d’une réflexion plus large sur les ressorts du développement de nos sociétés post-modernes, en prenant l’exemple d’une activité récréative particulière, le surf.

Que voyons-nous à travers le monde ?

  • En Corée du Sud, la société Wavegarden a ouvert, en 2020, le plus grand surfpark du monde (avec ses 167 000 m2 de surface).
  • En 2022 : Wavegarden annonçait le développement de 6 piscines à vagues au Royaume-Uni et en Irlande. Coût plusieurs millions de £.
  • En plein désert californien, Kelly Slater annonce la création de « la plus grande vague artificielle au monde. » Un complexe de 200 millions de $ !
  • En février 2024, la Société Stoneweg et Teras Capital annonce développer le plus grand surfpark du Royaume-Uni. Un projet de 50 millions de £.

Un business qui prend de l’ampleur et que l’on retrouve jusqu’à Hawaï, où un premier surfpark nommé « Wai Kai » a été inauguré en mars 2023, sur l’île d’Oahu.
Dans la foulée de ce premier surfpark, qui constitue à ce jour un des plus grands surfparks à vague statique au monde, un second projet a été lancé, à moins de deux kilomètres du premier surfpark de l’île.

Alors, que pense le scientifique, plus précisément le généticien et écologue que tu es, de ces projets, qui émergent aussi bien dans des déserts qu’aux bords des océans,
à quelques mètres des eaux, qu’à l’intérieur des terres ?

Il y a deux ans, pour nous parler de la biodiversité dans nos jardins,tu avais mis le doigt sur les briques qui constituent notre Culture :

  • l’ordre,
  • la propreté,
  • l’image de la réussite,

le tout formaté par notre éducation et le souci de la sécurité dans l’ensemble de nos activités, même ludiques. Ainsi ces briques culturelles nous mettent parfois, pour ne pas dire souvent, en porte à faux avec ce que nous pensons et ce que nous croyons.

Ces pratiques sportives sont-elles aussi révélatrices de nos contradictions ? 

Merci Rémy d’avoir accepté notre invitation. C’est avec plaisir que nous t’écoutons.

Diaporama à télécharger au format PDF